GabonMatin vous livre l’intégralité du discours d’Ali Bongo du 13 février à l’occasion du lancement de la concertation politique.
« J’ai entendu l’appel de mes compatriotes, notamment des acteurs politiques de la majorité et de l’opposition, demandant l’organisation d’une rencontre pour définir les bases de la préparation de scrutins aux lendemains apaisés. En tant que garant de la stabilité de notre pays, je peux vous assurer que cette rencontre aura lieu dans les meilleurs délais. »
Madame le Vice-Président, Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions,
Mesdames et Messieurs les Responsables des partis politiques,
Mesdames et Messieurs
Ces propos, je les ai prononcés le 31 décembre dernier. Une quarantaine de jours plus tard, nous voilà toutes et tous réunis.
Que vous soyez issus des rangs de l’opposition ou de la majorité, vous avez été nombreux à répondre à mon invitation. Ces retrouvailles témoignent, à tous égards, de l’amour que nous avons en partage pour le Gabon, notre Patrie, notre bien commun.
Elles témoignent de ce bel engagement, qui nous fédère, à préserver l’intérêt supérieur de notre pays et de sa population. Cette population qui nous appelle à dépasser, à transcender nos divergences et nos opinions partisanes. Au nom du pays tout entier, je vous remercie.
Mesdames et Messieurs,
Le Gabon va organiser, cette année, l’élection du Président de la République, celle des députés à l’Assemblée Nationale et celle des membres des Conseils départementaux et municipaux.
L’invitation à cette concertation, que j’ai adressée à la classe politique dans son ensemble, vise à améliorer le processus électoral dans notre pays. Les objectifs sont clairs : le renforcement de la démocratie et des élections aux lendemains apaisés, afin que la paix et la concorde, sans lesquelles aucun développement n’est possible, continuent de régner.
Mes chers compatriotes,
Les avancées de la démocratie s’inscrivent dans le mouvement du monde et de ses évolutions. Étape par étape, toute société écrit son histoire et marque ses avancées.
Hier, notre pays ne connaissait que le parti unique, aujourd’hui, nous évoluons dans une démocratie plurielle assumée.
Hier, notre pays se limitait à l’espace de la francophonie, aujourd’hui le Gabon s’est enrichi de sa présence dans le Commonwealth.
A l’orée de cette concertation, ma volonté est de faire évoluer cette démocratie. Aussi, conviendrait-il notamment d’harmoniser la durée des mandats politiques.
Ainsi le Président de la République, le député, le sénateur, l’élu local auront tous désormais un mandat de cinq ans. Dans cette harmonisation et ce choix du quinquennat, notre pays gagnera en efficacité politique et apportera une touche de modernité dans son espace démocratique.
Toutefois, la mobilisation répétée de ressources humaines ainsi que les coûts engendrés pour chaque consultation électorale ralentissent le fonctionnement de l’État et impactent la vie d’une Nation.
Notre pays n’échappe pas à cette donne et il est de notre responsabilité d’y remédier. Il en découle alors comme une nécessité pour notre pays de mettre en œuvre des mécanismes moins dispendieux.
Ces mécanismes devront favoriser une reprise plus rapide des activités socio-économiques après chaque
consultation électorale. Telle est ma pensée, telle est ma vision. J’ai la conviction qu’au terme de vos réflexions, elle sera vôtre.
Mesdames et Messieurs
En raison des délais constitutionnels prévus pour l’organisation des élections, je vous invite à focaliser vos échanges sur des questions exclusivement électorales.
Pour cela, vous aurez un délai de dix jours, afin de permettre au Gouvernement et au Parlement de traduire en lois, dans les délais impartis, les recommandations issues de vos travaux.
Distingués Invités, Mesdames et Messieurs,
Les questions électorales ne nous font pas perdre de vue les questions économiques et sociales. Aussi, ai-je instruit le Gouvernement d’organiser dans les prochains jours, une large concertation y relative.
Cette concertation, à laquelle participeront toutes les forces vives de la Nation, permettra à chacune et à chacun de s’exprimer, d’être écouté, d’être entendu.
Elle sera une occasion unique de faire respirer notre démocratie. De la revitaliser. En faisant preuve de sincérité. En étant constructifs. En faisant valoir ses convictions et ses propositions. Sans invective, ni outrance.
Mesdames et Messieurs les responsables des partis politiques,
Je sais que les questions politiques suscitent des passions. Je vous exhorte cependant au dépassement de soi en privilégiant l’intérêt général et le respect mutuel.
Sur ces mots, je déclare ouverte la présente concertation politique et souhaite plein succès à vos travaux.
Je vous remercie.