Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la Cour constitutionnelle a une nouvelle fois mis hors jeu ce mardi, l’arrêté 685/PM nocturne du gouvernement gabonais publié la veille de Noël. Une nouvelle gifle entre deux femmes : la présidente de la cour constitutionnelle et la Première ministre. Un bras de fer entre les deux institutions sommées d’arbitrer la requête introduite ce mardi même par le Copil citoyen qui n’en peut plus de voir voler en éclat les libertés fondamentales bafouées par l’arrêté sanitaire d’Ossouka Raponda qui semble plus que jamais agir que sur les ordres du ministre de l’Intérieur Lambert Noel Matha.
Une nouvelle suspension des mesures de riposte contre la Covid-19 que le gouvernement, en créant un nouvel arrêté le 24 décembre, croyait avoir douché. Non ! Lui répondent en cœur le Copil citoyen et la Cour constitutionnelle. Un énième camouflet pour un gouvernement qui a la tête dans le guidon de ce que ses détracteurs appellent le Covid-business. Ce, pour dénoncer notamment les nombreuses mesures floues profitant soit à des groupes pharmaceutiques soit à des opérateurs économiques qui ont réussi à acheter la raison et la conscience politique des autorités gouvernementales.
Une seconde gifle qui dans d’autres cieux, aurait conduit à une véritable remise en cause de ce gouvernement sur ses missions et sur son action. Un désordre administratif qui n’ébranle surtout pas Ali Bongo, le saint patron du gouvernement, qui laisse deux institutions s’entre déchirer. A moins que cette situation rocambolesque et inédite soit dans l’idée qu’il se fait de la vie de nos institutions. Une démission de l’actuelle équipe gouvernementale serait enfin la bienvenue pour ramener la sérénité entre le Gabon et ses gouvernants. Cela si l’ambition d’Ali Bongo reste d’apaiser les tensions sociales déjà bien vives ces dernières semaines.
Une crise de trop pour le Gabon à l’orée de l’année 2022, la relance de l’économie meurtrie par des restrictions sanitaires étouffantes et sans gouvernail. N’abordons pas la question de l’amélioration des conditions de vie des populations qui ne semble plus la priorité des priorités pour ces autorités devenues insensibles aux interpellations de leurs administrés. Le pouvoir pour le pouvoir, le pouvoir pour bâillonner des Gabonais, las d’être victimes d’une pandémie et d’un couvre-feu éternel qui perdure voilà depuis près de deux ans, sans réelle raison scientifique et sanitaire.