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L’Afrique centrale n’échappe pas aux crises sécuritaires et climatiques, dit l’envoyé de l’ONU au Conseil de sécurité

Par Gabon Matin
Publié le : 14 décembre 2024 à 09h36min | MàJ : il y a 23 heures
L’Afrique centrale n’échappe pas aux crises sécuritaires et climatiques, dit l’envoyé de l’ONU au Conseil de sécurité

L’Afrique centrale n’échappe pas aux crises sécuritaires et climatiques, dit l’envoyé de l’ONU au Conseil de sécurité Photo : Droits réservés/GabomaInfo

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique centrale, Abdou Abarry, a souligné vendredi devant le Conseil de sécurité que la région n’a échappé ni aux crises sécuritaires, ni aux urgences climatiques, ni aux rivalités géopolitiques au cours des six derniers mois.

Présentant le dernier rapport du Secrétaire général sur la région, M. Abarry, qui est également le Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC), a indiqué que des cycles électoraux se sont tenus ou vont se tenir, précisant que le 15 juillet, des élections présidentielle et législatives ont eu lieu au Rwanda.

Selon la mission d’observation de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), elles « se sont déroulées dans un environnement pacifique et calme », s’est-il félicité.

Série d’élections en 2025

Le Burundi, le Cameroun, le Gabon et la République centrafricaine organiseront des élections législatives ou présidentielle en 2025, tandis que le Congo et Sao Tomé-et-Principe iront vers une élection présidentielle en 2026.

En dehors du Burundi et du Congo, les autres pays ont sollicité une assistance électorale des Nations Unies et la plupart ont déjà reçu des missions d’évaluation des besoins. M. Abarry a promis un accompagnement de ces pays, y compris en veillant à la prévention de la violence électorale, du discours de haine et en appuyant la participation pleine et entière des femmes et des jeunes.

Le Représentant spécial a ensuite indiqué que depuis le début de l’année 2024, presque tous les pays d’Afrique centrale ont été affectés par des phénomènes climatiques extrêmes qui ont touché plus de 3,2 millions de personnes, ce qui exacerbe les tensions sociales et économiques dans la sous-région.

Il a déploré le fait que les financements climatiques nécessaires pour protéger le bassin du Congo, cet écosystème vital, sont largement insuffisants. Moins de 15% des engagements internationaux en faveur de l’Afrique centrale ont été honorés. Par ailleurs, la situation humanitaire devient encore plus complexe avec l’apparition du mpox, dont l’épicentre se situe dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Face à la situation humanitaire préoccupante que connaît la région, la CEEAC en collaboration avec le BRENUAC planifie un sommet des chefs d’État et de gouvernement sur la question en février 2025, a-t-il indiqué.

Poursuite du processus de transition au Gabon

M. Abarry a relevé que le processus de transition au Gabon se poursuit conformément au chronogramme fixé par les autorités. Il a salué le fait que plus de 30 organisations d’observation, au nombre desquelles les observateurs de la société civile gabonaise, de nombreux partenaires internationaux dont ceux de la CEEAC et de l’Union africaine ont pu observer le référendum constitutionnel du 16 novembre.

À Sao Tomé-et-Principe, « modèle d’alternance politique pacifique en Afrique centrale », les autorités ont manifesté leur intention de réviser la Constitution de 2003 afin d’adapter le cadre institutionnel aux réalités sociales et politiques du pays.

Au Cameroun, institutions, électeurs et acteurs politiques se mobilisent déjà en vue de l’élection présidentielle de 2025, alors que les groupes séparatistes poursuivent leurs activités déstabilisatrices dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. En plus des violences de toutes sortes, d’après le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires ( OCHA ), les exactions ont conduit à la déscolarisation de près de 250.000 enfants pour l’année scolaire 2023-2024, en violation de la résolution 2601 (2021) du Conseil.

L’arrestation par les autorités norvégiennes, le 25 septembre dernier, du leader séparatiste, Cho Lucas Ayaba, aura un impact certain sur la réduction des actes de violence contre les populations civiles, de même qu’elle marquera un tournant vers la fin de l’impunité pour tous les responsables d’atteintes aux droits humains, a espéré M. Abarry.

Attaques de Boko Haram

Il a par ailleurs déclaré que le Tchad et les autres pays du bassin du lac Tchad continuent de subir les attaques des groupes affiliés à Boko Haram ou dissidents, dont celle particulièrement meurtrière perpétrée contre l’armée tchadienne le 27 octobre dernier. Il a lancé un appel pour le financement du Plan de réponse humanitaire et le projet pour la résilience et la stabilisation de l’est du Tchad (2025-2027), ainsi que la stratégie régionale révisée pour la stabilisation, le relèvement et la résilience des zones affectées par Boko Haram dans la région du bassin du lac Tchad.

Il a également évoqué « l’immense espoir » suscité récemment par le processus de Luanda sous la direction de João Manuel Gonçalves Lourenço, Président de l’Angola, pour mettre fin à la crise dans l’est de la RDC.