Septembre 2021

Le débat de Missélé Eba’a : Halte aux erreurs stratégiques...

Par La Rédaction du Gaboma
Publié le : 7 septembre 2021 à 23h08min | MàJ : Septembre 2021
Le débat de Missélé Eba’a : Halte aux erreurs stratégiques...

Le débat de Missélé Eba’a : Halte aux erreurs stratégiques... Photo : Droits réservés/GabomaInfo

En 1965, le tout puissant général de Gaulle qui avait osé mépriser la candidature du tout jeune François Mitterrand, avait connu, à ses dépens, le choc du ballottage lors de l’élection présidentielle. Giscard d’Estaing, du haut de son intelligence et de sa présidence réformatrice avait osé sous-estimer la candidature de François Mitterrand en 1981. Il essuya par la suite l’humiliation de la défaite.

En 2002, Jacques Chirac, en nommant Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur, lui qui l’avait trahi en 1995 pour avoir soutenu Edouard Balladur, avait fait une erreur monumentale qui coûta la présidence souhaitée de ses différents poulains, Alain Juppé et Dominique de Villepin.

C’est dire que, la leçon qu’on peut tirer de ces expériences précitées est que, une réflexion mal amenée ou une mauvaise appréciation d’un contexte politique, peut conduire certains états-majors à construire un état d’esprit justifiant des ruptures voire des drames comme celui enregistré chez Alpha Condé.

Autrement dit, les derniers rebondissements de sa chute nous apprennent que ce dernier avait osé engager un bras de fer avec le premier partenaire du pays et des hommes d’affaires étrangers, notamment le milliardaire israélien Benny Steinmetz, PDG de BSGR qui se plaignait d’être victime d’une expropriation abusive sur deux concessions minières de fer.

Malgré l’intervention de l’avocat d’affaires et ancien président de la France, Nicolas Sarkozy, Alpha Condé serait resté ferme et fermé. La suite est désormais connue. Quid du cas Gabon avec Telemania, cette société israélienne qui aurait décidé de porter plainte devant les juridictions internationales. Les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets, il convient donc de rappeler cette sagesse africaine qui dit" lorsque la barbe du voisin brûle, il faut vite mouiller la sienne ". Surtout que la méthode utilisée chez Alpha Condé s’est soldée par un franc succès.

Aussi, quiconque pense et soutient la stabilité du pouvoir en place ne peut que s’interroger quant à la pertinence politique d’envoyer à l’étranger tout l’ancien dispositif sécuritaire du président de la République et de l’afficher dans un même conseil des ministres. Tout dans la vie est symbole.

La politique est le seul domaine qui a sa propre morale, rappelait Raymond Barre, ancien premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing et maître de thèse d’Alexandre Barro Chambrier. Il y a des erreurs stratégiques à éviter par les temps qui courent. Que la copie et le dispositif décisionnel soient revisités. Les frustrations cumulées atteignent la zone de non retour. Nombreux sont déjà passés d’inconditionnels à simples fidèles. Et Dieu seul sait que l’infidélité en politique n’est pas forcément une faute. Surtout quand les intérêts deviennent divergents ou inexistants.

Télesphore Obame Ngomo