Février 2023

Choléra au Mozambique : une campagne de vaccination cible 720.000 personnes selon l’OMS

Par Gabon Matin
Publié le : 27 février 2023 à 22h59min | MàJ : Février 2023
Choléra au Mozambique : une campagne de vaccination cible 720.000 personnes selon l’OMS

Choléra au Mozambique : une campagne de vaccination cible 720.000 personnes selon l’OMS Photo : Droits réservés/GabomaInfo

Le Mozambique a donné ce lundi le coup d’envoi d’une campagne de vaccination contre le choléra ciblant environ 720.000 personnes dans huit districts, alors que le pays renforce les mesures de contrôle contre une épidémie dans laquelle 5.260 cas et 37 décès ont été enregistrés à ce jour depuis septembre 2022.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé ( OMS ), les personnes d’un an et plus seront vaccinées au cours de cette campagne de cinq jours, qui a débuté dix jours seulement après que le pays a pris livraison des doses de vaccin.

« La campagne de vaccination sera cruciale pour endiguer la propagation du choléra et contribuer à sauver des vies  », a déclaré le Dr Severin von Xylander, Représentant de l’OMS au Mozambique.

L’agence sanitaire mondiale de l’ONU a également déployé du personnel dans les trois provinces les plus touchées pour aider les autorités sanitaires provinciales à détecter, prévenir et enrayer cette flambée de choléra.

Au cours de la campagne de vaccination, les vaccinateurs utiliseront une approche mixte consistant à vacciner les patients dans les centres de santé, par le biais d’équipes mobiles et par des visites de porte à porte. Les vaccins oraux contre le choléra seront utilisés en conjonction avec l’amélioration de l’eau et de l’assainissement pour contrôler les épidémies de choléra et pour la prévention dans les zones connues pour être à haut risque pour la maladie.

Cinq des onze provinces mozambicaines touchées

Parallèlement à la campagne de vaccination, les autorités sanitaires mozambicaines renforcent également la surveillance de la maladie, les mesures de prévention et de contrôle, le traitement ainsi que la sensibilisation du public afin de freiner la propagation de la maladie et de mettre fin à l’épidémie. L’OMS a également déboursé 856.000 dollars pour soutenir la réponse au Mozambique et a fourni des fournitures médicales et des médicaments.

Le Mozambique a enregistré une forte augmentation des cas depuis la mi-décembre 2022. Le choléra a été signalé jusqu’à présent dans cinq des onze provinces du pays. Les provinces septentrionales de Niassa, Sofala et Tete sont les plus touchées.

La maladie est endémique au Mozambique et constitue, avec d’autres maladies diarrhéiques, une cause majeure de mortalité infantile. Des épidémies surviennent chaque année dans les provinces du nord du pays.

Cette dernière épidémie intervient dans un contexte de « pénurie mondiale de vaccins contre le choléra » et d’une demande accrue en raison de l’augmentation des flambées épidémiques dans le monde. Mais l’OMS et ses partenaires ont pu fournir des vaccins aux pays les plus touchés par le choléra en Afrique australe. Le Mozambique a reçu environ 720.000 doses de vaccin oral contre le choléra.

Les sécheresses et les inondations aggravent les risques

La pression exercée sur la disponibilité des vaccins a incité le Groupe international de coordination (GIC) pour l’approvisionnement en vaccins à suspendre temporairement le schéma de vaccination standard à deux doses dans les campagnes de lutte contre les flambées de choléra, au profit d’une approche à dose unique. Le GIC est un partenariat entre la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Médecins sans Frontières, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance ( UNICEF ) et l’OMS.

Le choléra est une infection aiguë, extrêmement virulente, qui peut se propager rapidement et provoquer une déshydratation entraînant une morbidité et une mortalité élevées. Cependant, la maladie est facilement traitable. La plupart des personnes peuvent être traitées avec succès par l’administration rapide d’une solution de réhydratation orale ou de fluides intraveineux.

La transmission du choléra est étroitement liée à un mauvais assainissement et à un accès insuffisant à l’eau potable. Les événements climatiques extrêmes tels que les sécheresses et les inondations aggravent les risques de choléra.

Au Mozambique, les inondations dues à la saison des pluies actuelle ont touché plus de 39.000 personnes, fait neuf morts et causé d’importants dégâts aux infrastructures, notamment aux routes, aux ponts, aux centres de santé et à 76.000 habitations.