Dans une situation de crises tous azimuts, tel que nous le vivons, chaque citoyen, chaque acteur politique, chaque leader d’opinion veut s’exprimer en cherchant une voie de démarcation.
Le contexte qui est le nôtre implique que chaque intervenant qui dispose d’une tribune en faisant le constat de notre existence à tous en ces temps de difficultés multiples, propose des solutions appropriées et détermine des voies de sortie au regard des positions dans lesquelles notre nation se trouve.
Si solutions il y a, la première des erreurs à s’épargner, c’est d’éviter la stigmatisation de l’autre en le désignant comme bouc émissaire de notre mal vivre. Nous sommes avant tout une nation, qui s’est construite avec toute sa diversité, pris un à un, bout à bout, oui la nation Gabonaise.
Le constat de notre échec, des politiques mises en place, voire des réformes engagées qui n’aboutissent guère, découle de notre atavisme à pouvoir opérer un vrai changement en profondeur d’où cette assertion au Gabon, les hommes changent, mais les habitants restent les mêmes, les manquements demeurent.
Les réformes pleuvent, l’envie de changement y est, mais au grand dam, cette dynamique ne va pas à son terme. Ainsi, devrions-nous, nous poser la question suivante : les réformes sont-elles des simples vœux, ces souhaits, pouvons-nous les atteindre, sont-ils que des simples carburants qui nous alimentent dans notre illusion que tout va pour le mieux Au réveil, bien souvent c’est la désillusion, comme un mauvais film.
Souvent dans les hourras à couper des gorges, nous nous extasions des nouvelles réformes instituées par le gouvernement et adoptées par les parlementaires, toutes les voix qui osent s’interroger sont vouées aux gémonies et désignées comme réfractaires au progrès.
La République telle qu’elle est, et dans son observation, la plus globale, est une terre d’oligarques où chacun a toujours eu droit à une autonomie absolue dans sa zone d’influence et de confort (la République au village), cela n’a jamais déplu à personne tant que cela était ainsi.
A-t-on jamais posé la question de ce que cette politique corrosive pouvait engendrer sur le fonctionnement de l’État, et la nature des rapports entre citoyens ?
Qu’attendons-nous véritablement quand nous savons nous-mêmes que nous appartenons depuis longtemps à cette oligarchie organisée en bande familiale, clanique, tutti quanti en mettant loin la compétence ? Non Messieurs, non Mesdames, ce dysfonctionnement n’est pas dû à une province, à un homme, à une ethnie mais à tout un système que chacun de là-haut jusqu’en bas a contribué à installer et renforcer.
Oui, la république au village n’est pas en vain un slogan, mais un idéal pour lequel les gens vivent et se nourrissent N’a-t-on pas entendu « oui je m’en vais, mais qui s’occupe de moi, j’ai mon fils, mon neveu, oui, au-delà de toute compétence, moralité on cherche à remplir à nouveau le casier reste vide par ersatz de moi.
Oui, la république, celle-là, pas celle que forcément les autorités veulent perpétuer, mais hélas les habitudes sont tenaces et nous sommes réfractaires aux changements. La république de la compétence, celle qui fait rêver, celle que nous idéalisons : celle du travail de la jeunesse et de l’encadrement des seniors, parlons-en.
La révolution commencerait par les grands ensembles de l’État, à travers ses démembrements : gouvernement, institutions de la république, sociétés parapubliques par des recrutements, de cooptation qui ne découleraient plus de patronymes ou d’appartenance, mais des compétences qui incluent en leur sein, talent et expérience.
Nous avons la possibilité de modifier les paradigmes au sommet faisons notre le sacerdoce de prôner pour un changement favorable à l’émancipation de tout le monde : homme-femme jeune-vieux, pour que personne ne soit mis sur le bord de la route.
Arrêtons de penser seulement à nos enfants, notre famille, nos amis proches pour le bien commun, pour la réduction des inégalités.
Éradiquons le mal qui nous ronge tous, égoïsme, opportunisme, repli identitaire et posons les bases d’une nation égalitaire où chaque travailleur acharné, où chaque talent sera récompensé.
Le peuple n’attend pas de nous, la charité, l’aumône, mais respect et considération pour que la place de tout citoyen soit garantie.
Arrêtons de répandre la haine entre Gabonais notre rôle en tant qu’un homme politique, Leader d’opinion est de dire stop au tribalisme.
On a échoué, explorons d’autres voies pour tirer le meilleur du Gabonais.
Jean Pierre Oyiba, député du 1er arrondissement de la commune de Franceville