Arrêtés controversés : Malgré le désordre à la tête du Gabon, Ali Bongo n’en a cure !

Par Thomas Ibinga
Publié le : 26 décembre 2021 à 13h26min | MàJ : Décembre 2021
Arrêtés controversés : Malgré le désordre à la tête du Gabon, Ali Bongo n’en a cure !

Arrêtés controversés : Malgré le désordre à la tête du Gabon, Ali Bongo n’en a cure ! Photo : Droits réservés/GabomaInfo

Une Cour constitutionnelle gabonaise qui annule un arrêté de la Primature pour vice de forme, un gouvernement qui récidive nuitamment avec le même arrêté identique, voici le spectacle qu’assiste impuissant Ali Bongo depuis le réveillon de noël. On a coutume de dire "qui ne dit rien, consent !", cela se vérifie une nouvelle fois. Ali Bongo est donc en harmonie avec les agissements peu orthodoxes de son gouvernement qui est censé agir en principe avec son onction politique. C’est donc le cas !

Ali Bongo est donc aussi spectateur que nous du désordre administrativo-juridique qui secoue le Gabon depuis ce 24 décembre et même depuis la sortie de l’arrêté 559/PM le 25 novembre. Pourtant garant de la bonne vie de nos institutions, Ali Bongo est donc le complice d’un gouvernement sans gouvernail qui ne respecte pas la Cour constitutionnelle. Mieux, qui la défie en publiant à l’identique l’arrêté 559/PM en 685/PM quelques heures seulement après l’annulation de la cour le 24 décembre.

Tout se passe comme si, le pays n’avait plus de dirigeant à sa tête et que seul le gouvernement ou plutôt le ministre de l’Intérieur est seul aux manettes d’un pays à la dérive. Comment comprendre que tout ce mic-mac se déroule sous les yeux et avec le silence valant de blanc-seing d’Ali Bongo ? Est-il réellement aux commandes ou se laisse-t-il finalement dicter sa conduite par des amateurs de la chose administrative qui compose depuis des lustres son entourage politique ?

L’annulation de l’arrêté querellé par la Cour constitutionnelle aurait dû obligé le gouvernement à la retenue, même pour la forme. Mais au contraire, il a pondu un nouvel arrêté comme s’il était en guerre contre ses citoyens même le soir de noël. Ne parlons pas du conseiller du ministre de l’Intérieur, Jean Eric Nziengui Mangala, qui est devenu depuis cette crise institutionnelle, le nouveau porte-parole du gouvernement en lieu et place de Madeleine Berre, reléguée elle aussi, au statut de téléspectatrice de la communication gouvernementale.

Un désordre sans nom qu’a notamment relevé le 24 décembre la Cour constitutionnelle qui une fois de plus, a démontré que ce gouvernement ne respectait pas la loi sur l’Etat d’urgence sanitaire. Une loi qu’il avait pourtant fait lui-même fait voter le 11 mai 2020 ! On nage en plein désordre mais le président de la République est lui aux abonnés absents, recevant finalement ses ordres de son ministre de l’Intérieur., le très craint Lambert Matha. Qui dirige finalement le Gabon ?