Septembre 2021

Du gouvernement à la prison : quel modèle d’hommes publics pour le Gabon ?

Par La Rédaction du Gaboma
Publié le : 15 septembre 2021 à 06h14min | MàJ : Septembre 2021
Du gouvernement à la prison : quel modèle d’hommes publics pour le Gabon ?

Du gouvernement à la prison : quel modèle d’hommes publics pour le Gabon ? Photo : Droits réservés/GabomaInfo

Voir des personnalités ayant occupé de hautes fonctions au sein de l’appareil de l’État (Directeur de cabinet du président de la république, ministres), débarquer au palais de justice de Libreville, menottes aux poing, cela fait vraiment froid dans le dos.

Depuis quelques années , des trentenaires et quarantenaires se sont emparés de quelques leviers de l’État, avec pour principe : "on ne fait pas du neuf avec du vieux". Comme si l’âge était un critère de qualification ou de disqualification d’un acteur politique.

L’an avait cru que ce qui faisait la force de tout acteur politique, et qui pouvait susciter l’admiration, ce sont les valeurs défendues avec conviction, les probités morale et intellectuelle, le comportement exemplaire, l’humilité, le fait de privilégier d’abord l’intérêt collectif, avant les intérêts personnels.

Bien malheureusement, et de nos jours, les jeunes ont plutôt tendance à faire de la corruption, de la propension à l’enrichissement illicite, du train de vie ostentatoire, du vice dans toutes les formes et la dépravation des mœurs, des valeurs cardinales.

Lorsqu’ils étaient encore aux affaires, beaucoup de jeunes gabonais ne juraient plus que des noms des personnalités récemment mises sous mandat de dépôt pour détournement massif des deniers publics.

Elles étaient devenues leur modèle . maintenant que les valeurs qu’incarnaient ces personnalités Les ont conduits en prison, ces jeunes gabonais ne doivent-ils pas tirer les leçons ? N’est-il pas mieux de s’inspirer de ce qui est "positif" ? Du gouvernement à la prison, quel modèle d’homme peut inspirer une personnalité qui effectue un tel parcours ?

Il fut un temps où les jeunes ne focalisaient leurs discussions, dans les cours des lycées , les campus universitaires et autres espaces de loisirs et de divertissements, que sur les doctrines et les expériences de Karl Marx, Engels, Mao Se Don, Lénine, Enver Hodja, Jean Baptiste Say, Adam Smith, Ricardo, Kwame Nkrumah, Patrice Emery Lumumba, Samory Touré, Sékou Touré et bien d’autres ; ou alors sur les rivalités Est-Ouest, la décolonisation, les notions de sous-développement, de capitalisme, de socialisme, d’impérialisme etc.

Aujourd’hui, les conversations entre jeunes ne tournent que sur l’argent - la manière d’en gagner plus, même en se prostituant - les belles voitures, les beaux costumes.

Et voilà qui les pousse à s’identifier, et à prendre cause et effet, même pour des prédateurs des finances publiques.

Ali Akbar Azizet, journaliste d’investigation politique