Présidentielle gabonaise du 27 août 2016 : un véritable réel Photo : Droits réservés/GabomaInfo

Le réel est synonyme de reconnaître qu’il y a eu une élection présidentielle au Gabon en août 2016 ; que cette dernière a débouché sur des violences avec mort d’homme et des biens privés et publics endommagés, les résultats annoncés par le ministre de l’intérieur, ayant été contestés par les populations qui estimaient qu’ils ne reflétaient pas la vérité des urnes.

Une plaie béante s’était alors ouverte en plein corps social du pays. Il fallait chercher à la soigner et à la fermer. Pour s’y faire, d’aucuns d’une certaine opposition, ont estimé que la seule thérapie était la "Résistance". Une thérapie à effet rapide, mais qui impose d’importants moyens.

D’autres ont opté par un traitement homéopathique, en s’associant à un processus qui passe par des réformes constitutionnelles, institutionnelle et du système électoral, avant que ne surviennent l’alternance.

Le réel c’est aussi, aujourd’hui, de reconnaître que ces réformes ont eu lieu, et qu’elles constituent des avancées très significatives allant dans le sens de la consolidation de la démocratie et de l’État de droit au Gabon. Il s’agit, répétons le, d’avancées, parce que tout n’est pas encore parfait.

La perfection est-elle de ce monde ?

Le réel c’est également se rendre compte que cinq années se sont écoulées depuis le 27 août 2016 ; que l’on est à moins de deux ans des prochaines élections, présidentielles, législatives et locales ; et que le seul débat qui vaille aujourd’hui est celui de savoir comment s’y préparer.

Le réel, par contre, c’est soutenir que le "Gabon a subi un coup d’arrêt depuis 5 ans". C’est aussi surfer sur une hypothétique "vacance de pouvoir", tout en déclarant qu’il "n’y a pas d’autre agenda salutaire pour le Gabon, que Celui de la reconnaissance du vote souverain exprimé par le peuple, le 27 août 2016"

Ali Akbar Azizet, journaliste d’investigation politique